dimanche 4 décembre 2011

Sous le régne de Sarko, la formation des enseignants est une marchandise

Quand la démolition de la formation des enseignants vient compléter toute la démarche de marchandisation de l'école. L'article discret de Ouest France Dimanche évoque "des sites commerciaux " qui "proposent du tutorat en ligne"! Sans commentaire...

mercredi 23 novembre 2011

Citroën 1933

Un texte du groupe Octobre, lu par Jacques Prévert. Il reste d'une actualité brulante. Rien n'a vraiment changé!


Le message de Danielle Miterrand

« Nouveaux résistants à l’ordre néolibéral, bâtisseurs d’un monde où chacun trouve sa part de vie, de liberté et d’action, expérimentateurs de solutions alternatives aux problèmes du temps... Qu’ils se rassemblent, s’unissent, fusionnent partout dans le monde pour mettre un terme à la dictature économique et financière, suppôt des dictateurs politiques. Celles-ci semblent être, enfin, ébranlées par la colère des peuples. C’est heureux mais ce n’est qu’un début. Je souhaite de tout cœur que nos propositions en faveur des biens communs du vivant soient comprises de tous et participent à l’urgente et indispensable métamorphose de la société humaine vers une nouvelle civilisation ».

vendredi 11 novembre 2011

A Nantes, les instits inventent des "contre-animations" pédagogiques

(emprunt au café Pédagogique 11 novembre 2011)

Par Cécile Chazerans
Découvrez Le Café Pédagogique

Ce matin, à Nantes, près de 70 enseignants se sont retrouvés. Sans commande ministérielle. Plus pour réfléchir que pour repartir avec des solutions clés en mains. Organisée par Résistance pédagogique 44 et l'Idem 44 (le mouvement Freinet), ils ont participé à une "contre-animation pédagogique". Un nouveau concept qui répond à sa façon à l'évolution de la formation professionnelle...

C'est au cours de l'année scolaire 2010-2011 qu'est née l'idée de se ré-approprier les dispositifs de formation et de mettre en place ces « contre-animations » pédagogiques. Le mouvement Résistance pédagogique 44 et l'IDEM 44 (pédagogie Freinet) s'étaient unis pour organiser deux sessions de formation, l'une en janvier 2011 sur les évaluations, la seconde en mai sur le livret de compétences.

Pour cette rentrée scolaire 2011, l'IDEM 44 avait demandé aux services académiques de faire figurer au plan de formation académique 3 animations dont les sujets sont au cœur de l'acte d'enseigner : l'hétérogénéité et la difficulté scolaire ; l'autorité et la discipline ; la question de la motivation et du rapport au savoir. Un courrier évoquant une mise en place éventuellement conjointe entre l'IA et l'IDEM serait parti des services de l'IA mais n'est pas arrivé à destination. L'IDEM 44 a tenu à maintenir l'organisation de ces formations, qui deviennent donc des contre-animations, n'ayant pu trouver leur place dans le PAF. L'IDEM fait alors le choix de ne pas organiser son traditionnel Salon des apprentissages individualisés dont le succès en plus de 20 ans d'existence ne s'était jamais démenti. C'est un choix risqué, le Salon fait figure d'évènement reconnu et attendu dans le paysage pédagogique local. Mais au vu du nombre de participants à la session de ce matin, il semble bien que c'est également une attente forte des collègues que de disposer de ces nouveaux espaces d'échanges et de discussions. L'organisation prévoit que certains collègues substituent ces animations à leurs animations pédagogiques « officielles ». Des feuilles d'émargement circulent, des attestations de présence également.

L'introduction rappelle le cadre du droit à la formation des enseignants. On revient sur la circulaire de 1972 qui octroie à chaque enseignant un crédit de formation à temps plein équivalent à une année scolaire. Avec la mise en place de celui-ci l'idée de co-formation émergeait. C'est ce principe que veut se réapproprier l'IDEM, contre des formations artificiellement plaquées voire imposées et loin des préoccupations de la profession. On rappellera également que les associations liées par conventions à l'Éducation Nationale telles l'OCCE ou les CÉMÉA par exemple, reconnues comme organismes de formations, peuvent s'inscrire dans ce type de dynamique pour proposer des contenus au plus près des besoins des acteurs de l'école.

Des ateliers.
A 9h30 les 70 participants se séparent en 3 groupes selon le cycle dans lequel ils enseignent. Dans chacun des groupes un « brainstorming » permet de collecter ce qu'évoque pour chacun le concept de difficulté scolaire et la question de l'hétérogénéité. Des questions profondes émergent : peut-on réellement parler de difficulté scolaire au cycle 1 ? L'inéluctable hétérogénéité quand on enseigne avec de très jeunes enfants, comment faire avec... peut être en regardant du côté des richesses qu'elle apporte. Des outils sont présentés, les pratiques débattues.

Un contrat tacite entre les participants s'installe rapidement, ainsi au cycle 1 tous s'accordent sur la nécessité de bannir la fiche systématique qui installe les élèves dans une situation évaluative où l'on ne construit pas d'apprentissages, pour autant on n'occulte pas les difficultés du métier, on essaie de parler en cernant les problématiques. Les débutants sont avides de savoir comment faire et questionnent les plus chevronnés, leur problématique est également de s'économiser. Sans doute un certain consensus dominait déjà, mais le temps d'échange est tellement rare qu'il rend ces fenêtres précieuses pour l'ensemble des participants.

Les discussions des différents groupes donnent lieu à une mise en commun. En fin de matinée le principe de la résistance est réaffirmé, les enseignants sont là pour résister, non pour empêcher les évolutions du système, mais pour agir et le transformer. On partage le constat du ministère sur l'échec du système éducatif actuel, mais il s'agit de construire une autre école, une autre société... Avec son sens de la formule François le Ménahèze incite les participants à s'autoriser à "restaurer leur autorité professionnelle".

Prochaines contre-animations : le 25 janvier 2012, l'autorité et la discipline ; le 25 avril 2012 sur la motivation.


mardi 1 novembre 2011

60 000 postes dans l’éducation nationale…

Solution miracle, hérésie économique… Ce sont sur ces deux approches que se concentrent les réflexions sur la situation de l’école… Et si les vraies questions étaient ailleurs ? Le fait pour la droite comme pour le PS de ne poser que cette question est révélatrice, sans doute, d’une incapacité à penser l’éducation. Pourtant depuis des dizaines d’années, militants associatifs, mouvements pédagogiques ne cessent de formuler des propositions pour que le service public d’éducation sorte de la spirale de l’échec.

Alors bien sûr la question des moyens affectés à l’éducation nationale se pose… Mais il n’est pas question, comme on veut nous le faire croire, de créer des postes, il s’agit, en réalité, de RETABLIR ceux qui ont été supprimés par la droite (près de 100000 en 6 ans…). Pendant toute cette période le PS a soutenu les actions des organisations syndicales ou de parents d’élèves qui luttaient conte ces suppressions. Il pensait donc que ces suppressions étaient injustifiées… sauf sans doute pour 40 % d’entre elles puisqu’aujourd’hui il n’est plus question que de 60 000 postes. Sans doute en raison de la nécessaire rigueur qu’il faut afficher en ces temps moroses… Au PS « on est sérieux » !

Mais au-delà des chiffres, quid d’une profonde réforme de l’éducation ?

Au fil des années, l’école en France est restée fondée sur une logique de distribution du savoir. Le maître (qui sait) fait don de son savoir à l’élève (qui ne sait rien ou pas grand-chose). C’est la logique même de l’école dite traditionnelle. L’élève reste passif, il écoute, il obéit aux injonctions du maître (le terme en lui même est significatif de la conception pédagogique)[1].

Toute la formation des enseignants s’est construite sur cette logique. Dans les IUFM, un certain nombre d’intervenants ont tenté, de tout temps, de proposer une autre approche mais ils sont toujours restés minoritaires et si leur discours a pu être repris par l’institution, dans la réalité, dans les actes, rien n’a changé ou si peu... D’ailleurs plusieurs d’entre eux ou d’entre elles ont été sanctionnés pour avoir ainsi cru pouvoir remettre en cause le dogme pédagogique.

Le dernier avatar de la formation professionnelle des enseignants est sa disparition… Les dernières réformes ont mis fin à ce qui restait d’une formation « en alternance » et surtout ont considéré que seule la formation disciplinaire importait renvoyant ainsi à une approche purement théorique et universitaire. Cette réforme renforce encore cette logique distributive du savoir. La pédagogie n’est rien, elle peut s’apprendre sur le tas avec l’appui plus ou moins solide d’un tuteur, d’une tutrice, sans formation particulière mais qui sont censé(e)s accompagner les jeunes enseignant(e)s dans leur itinéraire initiatique. Les dégâts sont considérables (voir le rapport de Jean Michel Jolion remis à Valérie Pécresse en avril dernier).

La priorité d’un gouvernement de rupture sera donc de rétablir la formation professionnelle initiale et continue des enseignants. Elle devra se faire en référence aux travaux et aux expérimentations conduits par les mouvements pédagogiques. Elle devra prendre en compte les attentes et les propositions de tous les personnels actuellement en poste. A cet égard l’expérience de la Loi d’Orientation Jospin de 1989 montre que toute réforme aussi juste soit-elle dans ses fondements et ses propositions ne peut se mettre en œuvre sans y associer étroitement les professionnels.


La question de la réussite scolaire doit être posée, elle aussi du point de vue des démarches pédagogiques mises en œuvre. Lorsqu’un enfant arrive à l’école il est déjà porteur d’expériences, de connaissances mais aussi de craintes, de désirs et surtout de besoins. Son parcours personnel est différent de celui de ses copains, ils sont tous différents. C’est de leurs différences que doit se nourrir la pratique pédagogique des enseignants. De ce point de vue les mouvements pédagogiques ont accumulé à la fois les connaissances théoriques et les expériences pratiques. Ils sont en mesure de mettre en œuvre d’autres manières d’apprendre qui font de l’enfant un acteur à part entière de ses apprentissages. Il n’y a alors plus de maître mais un adulte qui permet à chaque enfant, à partir de ses expériences et de ses désirs, de construire son savoir en le confrontant, au sein d’un collectif, avec celui des autres. C’est donc en changeant profondément les objectifs de l’école et les pratiques pédagogiques que l’on pourra espérer venir à bout du cercle infernal de l’échec scolaire. Ce qui est le plus troublant, c’est qu’à chaque fois que l’actualité vient ébranler la vieille maison Education Nationale, on s’intéresse aux « marginaux », les extraterrestres que sont les militants pédagogiques… On tourne un reportage dans un lycée différent, dans un collège expérimental, dans une école coopérative…puis on range bien vite les documentaires et on oublie jusqu’à la prochaine…

Au fil des années, les réformes se multiplient, l’Education Nationale est, sans doute, le secteur qui connait le plus de textes, de recommandations ou de lois de programmation… Mais ce qui frappe, à chaque fois, c’est l’absence totale de concertation avec eux dont c’est le métier – les enseignants, les infirmières scolaires, les psychologues scolaires, les assistantes sociales…- et avec ceux qui sont directement concernés par l’école à savoir les familles… Par famille il est évident que j’entends aussi bien les parents que les enfants… On ne demandera pas la même chose, évidemment, à des élèves de l’école élémentaire qu’à des lycéens. Encore que, lorsqu’on permet à des enfants de 8 à 10 ans de s’exprimer sur leur école, ils sont capables de formuler des propositions très pertinentes. Les militants de la classe coopérative pourront en témoigner. Il ne pourra donc pas y avoir de vraies réformes, de vraie rupture sans un débat, sans une véritable concertation avec les acteurs de l’éducation. Ce grand débat devra prendre en compte également le point de vue des organisations syndicales, à la fois parce qu’il est légitime mais aussi parce qu’il est la condition de la réussite. C’est par une adhésion profonde à l’analyse conduite collectivement et par un processus collaboratif qu’on pourra enfin réussir une vraie révolution éducative.

Il est, pour moi, évident que la vraie transformation de l’école passe par ces trois pistes incontournables :
La formation des enseignants
Le renouvellement des pratiques pédagogiques
La mise en place d’un vrai débat public sur les questions d’éducation ouvrant la voie à une vraie construction collective et citoyenne

Force est constater qu’il n’y a pas grand-chose de tout cela dans le programme proposé par le PS qui fait même sien le concept de socle commun cher à Xavier Darcos et qui considère que l’enseignement privé doit être associé à la nouvelle politique de sectorisation pour y apporter sa contribution…
Une occasion ratée !

[1] Un maître ou maitre est une personne qui domine (Académie française, « Orthographes recommandées par le Conseil supérieur de la langue française)

lundi 31 octobre 2011

Quelques modifications...

J'ai procédé à quelques modifications sur la présentation du blog. Vous trouverez certains messages en page "Actualité". Et très bientôt les plus anciens messages seront en parge "Archive". Tout ça pour que l'ensemble soit plus lisible et plus fluide.







N'hésitez pas à laisser des commentaires ou des messages.






A bientôt.

dimanche 23 octobre 2011

Les luttes sociales vues par Ouest France... pour les enfants

<--Extrait de Ouest France Dimanche dans ses pages spéciales "enfants".

Ainsi sous une photo de flammes et de policiers on "explique" aux enfants qu'il s'agit d'une grève générale... J'ai dix ans et insidieusement on me fait associer "grève générale" et images de violences... D'ailleurs aussitôt, sans aucune référence aux revendications, le journal ajoute: "De violents affrontements ont eu lieu"... "Des milliers de personnes ont protesté contre le gouvernement". Du haut de mes dix ans que vais-je en conclure? D'autant que, doctement, le journal précise que ce gouvernement envisage des mesures sévères pour sortir de la crise". Ainsi donc, certes les mesures sont sévères... MAIS la cause est noble: sortir de la crise! Qu'en restera-t-il dans la tête des enfants ou des jeunes qui liront cet "article"? La grève générale paralyse le pays et provoque des affrontements violents contre un gouvernement qui veut sortir de la crise! Tout est dit! Les "méchants" sont clairement identifiés, la noble cause est caractérisée... Comment la presse peut-elle justifier de tels raccourcis et de telle manipulations?


Un clic sur l'image pour l'avoir en taille réelle...et juger sur pièce!

Lancement de l'usine de campagne du Front de Gauche


Jean-Luc Mélenchon à l'Usine de campagne du... par lepartidegauche

Le Front de Gauche surveille les agences de notation


Le Front de Gauche Vs Moody's, version intégrale par lepartidegauche

jeudi 20 octobre 2011

Le ridicule ne tue pas




Rond-point de l'Espace... à La Haye Fouassière! Symbole de dépenses parfaitement inutiles et du mauvais goût. Le pire dans cette histoire c'est que la Municipalité en semble fière! Le dernier bulletin municipal y consacre une page entière en quatrième de couverture... Pourquoi? Tout simplement parce que Philippe Katerine est venu y tourner un clip... Monsieur le Maire pose fièrement au côté du chanteur devant la soucoupe... Peut-être a-t-on oublié de lui dire combien Phillippe Katerine est le spécialiste de la dérision... Et je vous invite à lire la conclusion de l'article:
"On en parle, on en parlera encore, on verra encore des véhicules tourner plusieurs fois autour du rond-point... et le but est atteint: faire parler, toujours et encore de La Haye Fouassière et de ses spécialités (dont le rond-point fait maintenant partie)!"




Ca ne s'invente pas, finalement la politique de com de la Municipalité tient en peu de choses, même si c'est pour nos conneries, du moment qu'on parle de nous, c'est tout bénéf! On pourrait en rire mais quand on habite La Haye Fouassière c'est plutôt de pleurer qu'on a envie devant une telle absurdité!




La Haye le 20 octobre 2011

Si vous voulez vous délecter de la prose municipale, vous cliquez sur la photo et elle s'affichera "en grand" vous facilitant la lecture




samedi 1 octobre 2011

La réponse de Seattle

En 1855, le 14e Président des USA, le démocrate Franklin Pierce, disait au peuple Duwamish qu'il voulait acheter leur terre et qu'ils allaient vivre dans une réserve. Voilà la réponse de leur chef, Seattle. Elle résonne de manière tout à fait particulière 150 ans après. Au-delà des croyances du peuple Duwanish elle rappelle ce que nous sommes et elle interroge sur l'avenir que nous souhaitons.



"Le grand chef blanc nous dit qu'il veut acheter notre terre, le grand chef blanc nous donne aussi des mots d'amitié, c'est gentil, Car nous savons qu'il n'a pas besoin de notre amitié.



Mais comment acheter le Ciel ou la chaleur de la Terre, ou la rapidité de l'antilope? L'idée nous est bizarre, la terre n'appartient pas à l'homme blanc, l'homme appartient à la terre. Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple; chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sablonneuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque lumière et chaque bourdonnement d'insecte est sacré.



L'air est précieux à l'homme rouge car tous les êtres partagent le même souffle, l'animal, l'arbre, l'homme. Le vent qui a donné son premier souffle à notre ancêtre a aussi reçu son premier soupir et il donne la vie à nos enfants.



Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux n'est pas seulement l'eau mais le sang de nos ancêtres. Le murmure de l'eau est la voix du père de mon père. Et le sol sous nos pieds ses cendres. Les fleurs sont nos sœurs, le cerf, le cheval et le grand aigle, nos frères. Les crêtes rocheuses, la chaleur du poney, l'homme, appartiennent tous à la même famille.



Alors quand le grand chef blanc nous dit qu'il veut acheter notre terre il nous demande beaucoup. L'homme blanc est un étranger qui arrive dans la nuit et qui prend à la terre ce qu'il veut. Et lorsqu’il l'a brisée il va plus loin. Il traite sa mère la Terre et son père le Ciel comme des choses à acheter, piller, vendre comme des bêtes ou des perles brillantes.



Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance lorsqu'ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts n'oublient jamais, cette Terre magnifique car elle est la mère du peuple rouge. Nous faisons partie de la terre elle fait partie de nous. Si nous décidons d'accepter votre offre, vous devez aimer les animaux de cette terre comme vos frères. Qu'est ce que l'homme sans animaux? S'ils disparaissaient tous, l'homme mourrait d'une grande solitude d'esprit. Nous sommes différents de vous. Nos enfants ne jouent pas ensemble, nos vieux ne racontent pas les même histoires, la vue de vos villes nous fait mal aux yeux, il n'y a pas un seul endroit paisible, pas un endroit pour écouter les feuilles au printemps.



A quoi bon vivre si l'on ne peut entendre le cri solitaire du hibou, les palabres des grenouilles autour d'un étang la nuit. Nous aimons le doux son du vent sur la surface du lac, et l'odeur du vent lavé par la pluie de midi ou bien alourdi par le parfum des pins.



Nos enfants voient que leurs pères sont fatigués. Nos guerriers ont honte et passent leurs derniers jours à empoisonner leur corps avec de la nourriture sucrée et de la boisson forte. Mais pourquoi pleurer la fin de mon peuple? Le peuple est constitué d'individus et les individus viennent et s'en vont comme les vagues sur la mer. Les blancs disparaîtront peut être plus tôt que les autres tribus, mais en mourant, ils rougeoieront comme un incendie, foudroyés par la Force du Grand Esprit qui vous a amenés jusqu'à cette terre que vous dominez, cette terre et le peuple rouge.



Cette destinée est un mystère pour nous car nous ne comprenons pas pourquoi les bisons sont tous massacrés, pourquoi les chevaux sauvages domptés, pourquoi le silence de la forêt est peuplé de beaucoup de gens? Pourquoi les collines en pleines fleurs sont ternies par les fils qui parlent?



Où est l'herbe drue? Disparue. Où est l'aigle? Disparu.



C'est la fin de la vie et le début de la survivance il n'y a pas de mort, seulement un changement de monde. Mais lorsque le dernier du peuple rouge aura disparu et que son souvenir ne sera plus que l'ombre d'un nuage au dessus des prairies, l'âme de mon peuple continuera à vivre dans ces forêts et sur les rivages car nous les avons aimés comme un nouveau-né aime les battements du cœur et de sa mère.



Ecoutez, mes paroles sont comme des étoiles.



Elles ne disparaîtront jamais."

Vous pouvez retrouver ce texte avec des arrangements de Melaine Favennec sur le dernier album du Trio Ewen Delahaye Favennec, "Kan Tri Men" Dylie Production

lundi 19 septembre 2011

Vive notre règle d'or!

La dette, la dette, la dette.. (épisode 2)


Vive la règle d’or !





Sarkozy et la bande du Fouquet’s nous parle de règle d’or… et quand ces derniers parlent d’or, ils savent bien plus que moi de quoi il s’agit ! Je m’engage donc sur un terrain glissant…
De quoi s’agit-il ? Selon eux il y aurait urgence à ce que nous constitutionnalisions la règle de l’équilibre budgétaire afin de sauvegarder les intérêts des générations futures en limitant la dette ! Et surtout, au regard des pertes de recettes de l’Etat qu’ils ont décidées (bouclier fiscal, réduction de l’ISF, niches fiscales …etc.) il s’agit de masquer la responsabilité des dirigeants politiques. En agissant ainsi ils appliquent les recommandations d’un rapport de Michel Camdessus que Sarkozy, à l’époque ministre des Finances, considérait comme son "livre de chevet". Cet aspect de la chose n’est pas anecdotique car un rapport officiel commandé par le président de la République lui-même reconnaît cette réalité :
« Depuis 1999, l’ensemble des mesures nouvelles prises en matière de prélèvements obligatoires ont ainsi réduit les recettes publiques de près de trois points de PIB (…) A titre d’illustration, en l’absence de baisse de prélèvements, la dette publique serait d’environ vingt points de PIB plus faible aujourd’hui qu’elle ne l’est en réalité, générant ainsi une économie annuelle de 0,5 point de PIB. » Rapport sur la situation des finances publiques, La Documentation française, mai 2010.




En décidant de constitutionnaliser les choix budgétaires ils entendent priver le peuple et ses représentants du pouvoir de décider de l’avenir. Le prétendu équilibre budgétaire qu’ils entendent viser repose sur une réduction des dépenses publiques pour pouvoir encore plus redistribuer la richesse aux plus riches, ceux-là même qui détiennent les titres de la dette !
Face à cela, je vous propose de relire la Constitution de la 1ère République et de faire de certains de ses articles notre règle d’or :





« ART. 20. - Nulle contribution ne peut être établie que pour l'utilité générale. Tous les citoyens ont le droit de concourir à l'établissement des contributions, d'en surveiller l'emploi, et de s'en faire rendre compte.
ART. 21. - Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d'exister à ceux qui sont hors d'état de travailler.
ART. 28. - Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. »








Ainsi les choses sont claires, nous devons collectivement, veiller à ce que chacun puisse vivre dignement en leur procurant du travail ou en leur assurant la subsistance s’ils sont hors d’état de travailler. Premier alinéa de notre règle d’or : le droit au travail, le droit à subsistance.





Il s’agit bien aussi de redonner les pleins pouvoirs au peuple qui dispose alors du droit de concourir à l’utilité générale et surtout de contrôler l’emploi des contributions. Ce peuple a surtout le droit inaliénable de réformer sa constitution pour permettre aux futures générations d’être pleinement souveraines. Belle leçon à ceux qui nous martèlent que nous ne pouvons revenir sur le Traité de Lisbonne ! Deuxième alinéa de notre règle d’or : la souveraineté populaire.






« ART. 33. - La résistance à l'oppression est la conséquence des autres Droits de l'homme.

ART. 34. - Il y a oppression contre le corps social lorsqu'un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé. »






Aujourd’hui nul ne peut contester que le corps social est opprimé, la pauvreté progresse, les droits conquis sont mis en cause, les équilibres sociaux sont détruits… Il y a donc oppression et notre résistance est bien légitime. Troisième alinéa de notre règle d’or : face à l’oppression le peuple est légitime à s’y opposer, nous entrons donc en résistance.





« ART. 101. - Nul citoyen n'est dispensé de l'honorable obligation de contribuer aux charges publiques. »





Est-il besoin de commenter ? La contribution aux charges publiques est honorable… comment alors qualifier le refus de toute une classe de participer au financement de l’action publique ? Quatrième alinéa de notre règle d’or : chacun doit contribuer équitablement et selon ses ressources, quelle qu’en soit leur origine (revenus du travail, revenus du capital…), aux dépenses publiques. Toute mesure qui permettrait à quiconque de s’y soustraire pour tout ou partie est anticonstitutionnelle.








C’est assez simple finalement et c’est la force du patrimoine que de nous permettre de retrouver de saines vertus. Nous pourrions donc, légitimement et en référence aux principes de la Révolution Française, proposer que ces principes redeviennent ceux de la République constituant ainsi une véritable règle d’or de la démocratie.






Et pour ceux qui doutent encore de la faisabilité (du réalisme diraient certains…) d’une telle orientation, je vous livre juste pour le plaisir un extrait du préambule de la Charte des Droits et Devoirs Economiques des Etats adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 12 décembre 1974 :
« …
Désireuse de contribuer à la création des conditions propres à :
a) Réaliser une prospérité plus grande dans tous les pays et des niveaux de vie plus élevés pour tous les peuples,
b) Promouvoir, par la communauté internationale tout entière, le progrès économique et social de tous les pays, en particulier des pays -en voie de développement,
c) Encourager la coopération dans les domaines de l'économie, du commerce, de la science et de la technique sur la base de l'avantage mutuel et de profits équitables pour 'tous les Etats épris de paix et désireux d'appliquer les dispositions de la présente Charte quel que soit, leur système politique, économique ou social,
d) Supprimer les principaux obstacles au progrès économique des pays en vois de développement,
e) Accélérer la croissance économique des pays en voie de développement, en vue de combler l'écart économique entre pays en voie de développement et pays développés,
f) Protéger, conserver et valoriser I’ environnement,
… »




Un peu plus loin dans les articles 1 et 2 la Charte affirme que :




« Chaque Etat a le droit souverain et inaliénable de choisir son système économique de même que ses systèmes politique, social et culturel conformément à la volonté de son peuple sans ingérence pression ou menace extérieure d’aucune sorte. »
« Chaque Etat détient et exerce librement une souveraineté entière et permanente sur toutes ses richesses, ressources naturelles et activités économiques, y compris la possession et le droit de les utiliser et d’en disposer. »






L’article 2 détaille les droits à réglementer les investissements étrangers, à nationaliser exproprier ou transférer la propriété, à réglementer et surveiller les activités des sociétés transnationales…





Un vrai document gauchiste, adopté à une écrasante majorité (120 Etats) malgré l’opposition de la Belgique, du Danemark, de la RFA, du Luxembourg, du Royaume-Uni et des États-Unis d'Amérique. Et malgré l’abstention de l’Autriche, du Canada, de l’Espagne, de la France, de l’Irlande, d’Israël, de l’Italie, du Japon, de la Norvège, et des Pays-Bas.
Le fait que tous ces pays soient des Etats libéraux n’est sans doute qu’un hasard ! Mais cette Charte dit clairement que demain rien ne peut empêcher le peuple français d’en finir avec la dictature de l’oligarchie financière. Affirmer autre chose relève du non respect des textes internationaux et d’une atteinte intolérable à la souveraineté des peuples. A bon entendeur…






Jean Marie Morel 19 septembre 2011

lundi 12 septembre 2011

Des dettes, des dettes!

Depuis un certain temps quelques penseurs ou économistes patentés "tirent la sonnete d'alarme"... La dette, la dette, la dette s'écrient-ils en sautant comme des cabris (image empruntée au Général de Gaulle mais à l'époque il s'agissait de l'Europe...). Et ces beaux messieurs nous expliquent doctement que cette dette freine la croissance et qu'elle représente une charge pour les générations futures... Salauds de vieux qui laissent des dettes à leurs enfants!

De quoi s'agit-il en réalité?

La dette publique est en réalité un système de créances entre français pour ce qui concerne toute la politique publique qui est une redistibution des revenus entre générations. Il y aurait une "vraie dette" si la France devait de l'argent aux pays voisins par exemple. Par ailleurs, en contrepartie de la dette contractée on émet une créance de montant égal. Les générations futures hériteront donc de la dette et de la créance. Les jeunes ne se verront donc pas appauvris par la dette de leurs parents.
Toutefois il pourrait y avoir une vraie dette, lourde de conséquence pour le futur, celle qui serait constituée d'un déséquilibre lié aux achats extérieurs. Ainsi si on importe plus de biens que ce qu'on est capable de produire alors oui il y a un déséquilibre. Cela conduit à réfléchir à cette société d'accumulation de biens qui nous amène à vouloir toujours plus (le dernier téléphone portable, les fringues à la mode, le 4x4 qu'il faut avoir...), pour majorité des produits fabriqués à bas coût dans les pays en voie de développement. Cela amène également à reposer en d'autres termes l'agriculture dont on voit bien aujourd'hui qu'elle n'est plus destinée à nous nourrir mais à nourrir le marché en augmentant nos exportations afin de financer nos achats extérieurs... Quitte d'ailleurs à ruiner les agricultures des autres pays, en particulier du sud.

Alors, la France, endettée ou non?

Il faut d'abord avoir en tête que jamais notre pays n'a produit autant de richesses...

L'INSEE et la Banque de France ont en charge d'évaluer dettes et créances , patrimoines en prenant en compte tout ce que les personnes (particuliers et personnes morales) doivent à l'extérieur et tout ce qu'on leur doit. Cela inclut également les actions des uns et des autres. Depuis près de 15 ans et sans discontinuer la France se trouve en situation non pas d'être débitrice mais créancière vis à vis du reste du monde. Voilà donc réglée la question de la dette extérieure.

Qu'en est-il de la dette intérieure?

Cette dette est avant tout liée à une redistribution... Il se trouve que depuis plusieurs années, les politiques menées ont toutes été inspirées par la théorie de la baisse des impots. L'impot étant accusé de freiner la croissance... De fait, et particulièrement depuis l'arrivée de Nicolas sarkozy, tout a été fait pour baisser la contribution des plus riches (réduction de l'ISF, bouclier fiscal, niches fiscales...). Ce choix contribue à modifier profondément la capacité sociale à redistribuer la richesse produite. Cela se traduit par une réduction des moyens accordés aux services publics et donc de leurs capacités à résoudre les problèmes ou à les anticiper. En matière d'éducation, par exemple, réduire les moyens c'est réduire également les possibilités pour le pays de faire face aux enjeux de l'avenir. Un moindre niveau de formation a pour corrollaire un moindre niveau d'innovation, un moindre niveau de la qualité de production. Réduire les moyens affectés à la lutte contre la pauvreté, les discriminations, c'est pousser toute une partie de la population dans la marginalité, le désespoir et, souvent, par voie de conséquence, dans une forme de délinquance. Les récentes émeutes en Grande Bretagne sont significatives de ce point de vue...

On voit bien alors ce qu'est la vraie dette ou le vrai fardeau que nous pourrions laisser aux générations futures: à n'avoir pas voulu redistribuer les richesses produites sous prétexte (faux) d'une dette on laisse une quantité de problèmes non résolus ou de difficultés sociales, économiques et écologiques grandissantes mettant gravement en cause l'avenir, non pas seulement de la France, mais de la planète toute entière... Vous avez dit dette?

On aurait pu aussi aborder la question de l'indécence de certaines fortunes mais là il s'agit aussi de morale... A chacun de se faire son avis.

Jean Marie Morel
12 septembre 2011



En complément, un article du Monde Diplomatique


dimanche 11 septembre 2011

Populisme?

Je me permets de citer un billet d'Hervé Jaouen dans le Télégramme. Un rappel bienvenu dans le débat actuel...

Bonne lecture!


POPULISME

Des mots naissent, d'autres disparaissent. Il y a des mots dont le sens évolue au fil des décennies, s'atténue ou se renforce. Il y en a même qui changent de sexe, pardon, de genre. Mais je n'en connais qu'un à avoir viré sa cuti au point de vouloir dire aujourd'hui exactement le contraire de ce qu'il signifiait à sa naissance. Imaginez que blanc veuille dire noir et vice versa. On parlerait de l'âme blanche du diable, de la noire pureté d'un lys. Au bistrot on commanderait un petit blanc bien serré et un ballon de noir sec. Ce serait troublant, non ? Eh bien, c'est ce qui s'est passé pour le beau mot de " populisme, à présent très vilain. Plus personne ne peut ignorer son sens actuel. Populisme : y aller gaiement dans la démagogie, prêcher des opinions d'extrême droite. Créé en 1929 par Léon Lemonnier et André Thérive, le mot se proposait (et se propose toujours : voir le Larousse et le Robert) de définir une école littéraire, de regrouper sous sa bannière alors sans équivoque des romanciers qui feraient des gens du peuple leurs héros, en réaction au roman bourgeois et à son ordre moral, sans tomber dans les excès misérabilistes des avatars du naturalisme.
En 1931 les promoteurs du populisme décident de fonder le Prix Populiste. Premier lauréat : Eugène Dabit pour Hôtel du Nord - que Marcel Carné adaptera au cinéma en 1938. Le palmarès s'enrichira ensuite, et entre autres, des noms de Jules Romains, Henri Troyat, Jean-Paul Sartre, Louis Guilloux, René Fallet, Christiane Rochefort, Bernard Clavel, André Stil, Jean Vautrin, Didier Daeninckx. Le virement de bord du mot populisme va obliger les lauréats toujours en vie - et j'ai le plaisir et l'honneur d'en être - à effacer ce prix de leur biographie. Sinon leurs lecteurs de l'avenir, qui ignoreront l'étymologie du mot, croiront qu'ils ont été récompensés par l'internationale populiste de M. Le Pen, Haiden Berlusconi et consorts. Et n'y comprendront goutte. Ils se diront : « Bizarre, ce ne sont pourtant pas des romans d'extrême droite. ».



Hervé Jaouen (06/05/02) Le Télégramme