dimanche 13 octobre 2013

Vive le travail le dimanche!



Le maître mot de toute cette affaire du travail le dimanche, c’est la liberté. En effet, j’ai écouté ce que disaient ces salarié(e)s, ce que disaient leurs patrons… Tous avaient en commun cet esprit de liberté qui souffle sur notre société. Enfin quand même, c’est vrai, pourquoi empêcherait-on ce père de famille, cette jeune diplômée de travailler quand ils –elles  le veulent ! Dans les entreprises, en France, nous avons cette chance que les salarié(e)s soient considéré(e)s comme des citoyens à part entière. Ils peuvent, c’est bien connu, décider des jours où ils – elles travailleront, des périodes où ils – elles prendront leurs congés… Ils peuvent même, du moins c’est ce que disent leurs patrons, contribuer aux grandes orientations de LEUR entreprise. L’adjectif possessif indique bien qu’ils – elles en sont les heureux propriétaires, eh oui, les mots ont un sens. D’ailleurs, si ces femmes et ces hommes veulent travailler le dimanche, ou le soir tard, c’est parce qu’ils – elles sont conscients, eux - elles, que c’est l’avenir même de LEUR entreprise dont il est question. C’est cette ouverture, le dimanche, le soir tard, qui la rend rentable, compétitive… Et pour les remercier d’un tel attachement à la santé entrepreneuriale, on leur accorde un salaire doublé ce jour là (c’est la loi !). Je ne sais pas très bien si le ON désigne un collectif (cette communauté d’intérêt qui fonde l’entreprise…) ou une personne indéterminée…. En tout cas, alléluia ! Ce que leurs syndicats arriérés, passéistes… n’ont jamais obtenu (une vraie augmentation de salaire), eux - elles, l’ont obtenu en faisant la preuve de leur sens de l’intérêt commun, ils – elles peuvent enfin travailler le dimanche et le soir ! Victoire ! La liberté a triomphé !

C’est cette jolie fable qu’on nous sert depuis que le droit a été dit : l’ouverture le dimanche est interdite pour la plupart des commerces. On nous la sert « pays des bisounours », comme si le contrat de travail était un contrat à égalité de situation. Le contrat de travail signé par le – la salarié(e) introduit, dans le droit, une relation de subordination. C’est l’employeur qui décide de la période des congés, c’est lui qui décide des horaires et des jours de travail. C’est lui qui fixe le cadre de la mission, de la responsabilité du – de la – salarié(e). La part de responsabilité, de liberté (pour utiliser ce mot à la mode) du – de la – salarié(e) est inexistante. Oser parler de la « liberté de travailler le dimanche » est une escroquerie intellectuelle et un non sens social. Tous les journalistes, les commentateurs, les hommes politiques (et les femmes) qui continuent de distiller cette imbécilité sont des escrocs, des manipulateurs, des menteurs… on peut continuer la liste ! Ouvrir des négociations pour discuter d’un assouplissement de la loi pour permettre l’ouverture le dimanche (et donc le travail) c’est un peu comme si les esclaves discutaient avec le maître pour choisir la longueur des chaines qui les entravent ! Il n’y a rien à négocier. Ce qui est en jeu est plus large que cela, c’est du pouvoir absolu du patron sur SES salarié(e)s qu’il conviendrait de parler mais ça, bien sûr, c’est exclu !

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